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         Émile Armand (1872-1963)
         
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         Article paru dans le 
         n°64 de L'En Dehors 
         (8 août 1925)
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         Pour plus de détails
         : 
          
         Les
         Increvables anarchistes 
          
         La
         Revue "En Dehors" 
         
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            Je veux bien que le JOURNAL INTIME du genevois
            Henri-Frédéric Amiel, soit extraordinaire,
            quil « nait déquivalent en
            aucune langue, quil dénote dun
            pessimisme aussi sombre que celui de Schopenhauer quoique
            apaisé ça et là par le sentiment
            religieux, un amour de la nature aussi
            pénétrant que celui de Rousseau,
            exhalé en des accents que Rousseau navait
            point fait entendre, et que devant linfini, il ait
            évoqué une angoisse qui dépasse
            celle de Pascal », jai même mordu au
            « Journal intime », jen ai cité
            des extraits, jai cru, à un moment de ma vie
            quAmiel avait été angoissé par
            la recherche de lIdéal. Mais je vous assure
            que jai senti une douche glacée tomber, non
            sur mon admiration  je naime pas les
            timorés genre Amiel  mais sur mon
            appréciation de ce chercheur impuissant à
            se découvrir lui-même, quand lautre
            jour jai appris quil était
            lauteur de cette espèce de Marseillaise
            suisse «ROULEZ
            TAMBOURS», quil en avait composé
            paroles et musiques. Jai si souvent jadis entendu
            ressasser ce chant par les Romands que je me souviens
            encore du premier couplet que voici :
            
            Roulez tambours pour couvrir la
               frontière, 
               Aux bords du Rhin guidez-nous au combat ; 
               Battez gaîment une marche guerrière. 
               Dans nos cantons chaque enfant naît soldat. 
               Cest le grand cur qui fait les braves. 
               La Suisse, même aux premiers jours, 
               Fit des héros, jamais desclaves. 
               Roulez tambours, Roulez tambours ! 
            
            Que voulez-vous, malgré son JOURNAL INTIME et
            son pessimisme et son amour de la nature et son angoisse
            et son tourment de lIdéal, je me refuse
            à prendre au sérieux un professeur
            desthétique et de littérature qui
            écrivit pareille sottise à 38 ans ! 
              
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            Ernest-Lucien Juin (pseudonyme d'Emile Armand) naquit le
            26 mars 1872 à Paris. 
            Fils d'un ancien Communard, il entre en 1890 dans
            l'Armée du salut. Il démissionne de son
            poste d'officier salutiste en 1897. Son humanisme
            chrétien se transforme progressivement en
            anarchisme chrétien. 
            À partir de 1902,il devient d'abord communiste
            libertaire, mais rapidement s'engage
            définitivement pour l'anarchisme individualiste.
            En 1911, il signe "Petit manuel anarchiste
            individualiste". 
            À partir de 1922, il reprend le Journal
            "L'En-Dehors" qu'il fera paraître pendant 17
            ans. 
            Toute sa vie, il publie de nombreux aticles,brochures et
            journaux. Ses livres les plus comnnus sont "L'initiation
            individualiste anarchiste" qu'il publie en 1923, et "La
            revolution sexuelle et la camaraderie amoureuse"
            publié en 1934. Il meurt le 19 février 1963
            à Rouen. 
            L'En Dehors, c'est le nom de la revue anarchiste de Zo
            d'Axa (de son vrai nom : Alphonse Gallaud de la
            Pérouse), qui rassemblera, à partir de
            1891, Octave Mirbeau, Bernard Lazare, Victor Barrucand,
            Félix Fénéon, Georges
            Darien...Bi-mensuel à partir de 1922
            jusqu'à son interruption en octobre 1939, 335
            numéros ont été publiés par
            Emile Armand, . Son sous-titre était : "Organe de
            pratique, de réalisation, de camaraderie
            individualiste anarchiste". Emile Armand en fut le
            rédacteur-administrateur et la cheville
            ouvrière. 
          
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